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DIAPHANE MONOCHROME RVB 01

2022/23 — Picardie Verte — Ecole d'aujourd'hui, école d'autrefois

Ateliers croisés Ecole d'aujourd'hui, école d'autrefois

Journal de bord par Olivia Villamy, journaliste et Morgane Delfosse, photographe

09.06.2023
Seconde rencontre et restitution

Les enfants sont venus avec leur maîtresse et les textes que nous avions écrits. Denis, Pascal, Marinette, Francoise… presque tous les résidents de l'EHPAD sont au rendez-vous. « Je suis content de voir les enfants », murmure Denis, en me serrant énergiquement la main.

On s’installe en cercle, les résidents sont éparpillés parmi les enfants. Nous commençons par les témoignages des aînés. Les élèves se portent immédiatement volontaires pour lire les textes Je dois choisir parmi les mains levées. Le langage châtier de Marie-Madeleine suscite les rires. Les selfies aussi. On prend le temps de revenir sur les mots qu’ils ne connaissent pas et d’évoquer plus en profondeur certains détails. Les sabots de bois, le poêle dans la classe et bien sûr les virées de Marie-Madeleine pour aller frayer avec les garçons.

Puis, c’est au tour des enfants de partager leurs petits textes. De courts témoignages écrits à la main qui racontent leur quotidien. La lecture à voix haute, debout devant tout le monde, est un vrai défi pour eux. Ils le relèvent tous avec plus ou moins d’appréhension. Même Sana vient se glisser près de moi. Je prends délicatement son texte de ses mains tremblantes pour le lire à sa place.

Les applaudissements répétés et les photos de la cour de récré réchauffent les cœurs des résidents. Les enfants sont ravis de voir leurs visages projetés en grand. Leur élan, leur fraîcheur et leur tendresse transparaissent sur chaque cliché. L'après-midi se termine autour d'un goûter bien mérité. Tout le monde se mélange. Pari gagné !


08.06.2023
Première rencontre et restitution

Les lycéens sont arrivés à l’EHPAD avec un peu d’avance. Ils sont déjà installés dans le grand réfectoire de l’établissement quand nous arrivons avec Morgane. De leur côté, les résidents sont plus difficiles à mobiliser. Certains sont trop fatigués pour nous rejoindre, les autres arrivent au compte-goutte. 

Nous commençons la restitution avec le diapo photo des aînés. Nous avons rassemblé leurs souvenirs d’école et les selfies que nous avons pris avec eux. Et le mélange est saisissant : la légèreté des photos contraste avec les récits émouvants. 

Puis vient le moment d’écouter les lycéens. Ils se prêtent (presque) tous à l’exercice oral. Avec beaucoup de fierté, ils nous racontent leur quotidien. L’ennui, les changements d’orientation, les passions cachées et les accidents de parcours. Face à eux, les résidents écoutent avec beaucoup d’attention. Un moment suspendu entre deux générations qui partagent beaucoup plus qu’on ne le pense.

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07.06.2023
Cinquième atelier

Pour le cinquième atelier de notre workshop, nous retrouvons les lycéens de Grandvilliers. Le lien de confiance commence déjà à s’installer entre nous. Nous ressentons leur envie d’écrire et de se dévoiler. Côté écriture, je les lance sur la production d’un texte lié à leur quotidien. Chacun est invité à raconter un peu de lui. Leurs histoires mises bout à bout, dressent - par petites touches - le portrait de leur génération.

Côté photo, ils explorent un peu plus leur rapport à l’image. A travers des portraits de groupes et individuels. Devant l’objectif, il apprennent às’assumer, à délaisser les poses toutes faites. Objectif : faire ressortir les personnalités. Avec Morgane, nous sommes touchées par leur générosité, leur capacité à se dévoiler. Demain ils devront lire et montrer leur travail aux aînés. On a hâte d'assister à cette rencontre.

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06.06.2023
Troisième et quatrième atelier 

Nous poursuivons notre projet intergénérationnel, dans la petite école de Grandvilliers. Nous allons passer toute la journée avec les élèves d’une classe de CM1. Au programme : atelier d’écriture le matin et photographies l’après-midi. Nous commençons par l’exercice des mots doux. Chaque élève doit écrire un petit billet tendre à son voisin. Certains choisissent le compliment, d’autres préfèrent les encouragements mais tout le monde s’applique à choisir les meilleurs mots. Leur lecture à voix haute fait briller des yeux et rosir quelques joues.

Les élèves sont ensuite invités à piocher des questions autour du thème de l’école et de l’amitié. Après quelques minutes de réflexion, chacun se lance dans l’écriture. Les textes sont tous pertinents. Certains acceptent de lire leur production, d’autres sont encore trop timides. Nous finissons l’atelier par un petit mot collectif. Je demande aux élèves de me raconter leur vision de l’école des années 50. Ils évoquent les encriers, les sabots de bois, le poêle et les blouses. Ils égrènent aussi une liste de punitions toutes plus sévères les unes que les autres. « C’était très strict à l’époque », souffle Marcus au fond de la classe.

L’après-midi se poursuit avec l’atelier photo de Morgane. Elle leur explique la différence entre photo numérique et photo argentique. Puis elle aborde des notions plus complexes comme le cadre, l’exposition ou encore la netteté. A l’idée de réaliser leurs propres clichés, les élèves trépignent d’impatience. Par petits groupes de trois, ils composent des photos autour de la camaraderie. Une fois lâchés en autonomie, ils redoublent de créativité. Leurs clichés sont pleins d’énergie et de spontanéité. Retour en classe pour un dernier exercice. Morgane a choisi deux photos de classe en noir et blanc des années 50/60. Nous les décortiquons puis nous essayons d’en reproduire une à l’identique. Droits comme des i, les bras croisés les élèves fixent leurs regards en direction de l’objectif avec l’air sérieux. C’est dans la boîte !

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05.06.2023
Deuxième atelier 

Autre salle, autre ambiance. Notre projet se poursuit à l’EHPAD de Grandvilliers où nous avons rendez-vous pour un atelier de témoignages et de selfies ! Après un premier tour de table, l'atmosphère se détend et les premières blagues grivoises fusent. Dans son fauteuil roulant, Marie-Madeleine n’a rien perdu de sa répartie. Au fil de la discussion, nous orientons les échanges vers leurs souvenirs d’école. Morgane note sur l’ordinateur pendant que j’essaie de leur tirer les vers du nez.

Petit à petit, les souvenirs commencent à remonter. Les cours de couture et de pâtisserie pour les filles, le maître qui fume des gauloises à la sortie des classes, les coups de règle sur les doigts et le scotch sur la bouche pour faire taire les plus insolents. L’école n’a pas duré très longtemps pour eux. Après le certificat d’études, presque tous ont déserté les bancs de l’école pour aller travailler. Une réalité qu’ils partageront avec les lycéens et les élèves à la fin de la semaine.

En attendant, nous passons à l’activité selfies. Morgane passe avec son téléphone pour leur expliquer le fonctionnement des filtres. Dès qu’ils aperçoivent leurs visages déformés, sur le petit écran, ils explosent de rire. Selfie brocolis, maquillage outrancier, perruques bouclées ou joues de bébés, l’activité remporte un franc succès. Nul doute que le résultat fera réagir nos lycéens et nos écoliers !

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05.06.2023
Premier atelier 

Pour le premier atelier de notre projet « école d’aujourd’hui, école d’autrefois », nous avons rendez-vous au lycée de Grandvilliers. En attendant notre arrivée, la classe de seconde a commencé à remplir un questionnaire distribué par leur professeur principal. Sous forme de texte à trou, il les invite à se livrer sur le passé et sur le futur. Quand je leur demande de le lire à voix haute, certains protestent arguant qu’ils sont « trop timides ». Après quelques hésitations, ils finissent par se lancer ou demandent à leurs camarades de le faire à leur place. A travers leurs mots, nous devinons les difficultés scolaires ou familiales, le harcèlement et leur sensibilité à fleur de peau.

Puis, nous divisons la classe en deux. Le premier groupe part en atelier photo avec Morgane, le second reste avec moi pour un atelier d’écriture. Je leur demande de me présenter leur animal totem. Girafe, papillon, vache ou chat, ils se prêtent au jeu avec beaucoup d’humour. Puis nous passons à l’exercice de l’interview. En binôme, ils doivent se poser des questions pour faire ressortir leurs personnalités. Objectif : écrire un texte sur eux, sur leur expérience du lycée pour le partager avec des personnes âgées. Une sorte de portrait de génération qu’ils vont dessiner par petites touches. Déjà les premiers thèmes se dégagent : le rapport aux écrans, la procrastination, les sorties en boîte de nuit, les balades à moto ou encore la vie dans son lit… Leurs écrits promettent d’être très riches.

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