Plaine d'Estrées Lycée Saint Joseph de Cluny
Journal de bord par Marielsa Niels, photographe
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le 20.02.2024
Cinquième atelier
C’est le premier projet d’atelier qui se termine. Après 15h passées ensemble ça fait un petit pincement. J’ai l’impression que je vais écrire un peu plus que d’habitude. Le lycée sent l’approche des vacances à plein nez. On entend « J-2 » et j’ai bien l’impression qu’elles sont attendues de toutes parts. Alors voilà une dernière matinée ensemble, dans la grande pièce du foyer. Au programme : projection de toutes les photos réalisées, interprétations des uns et des autres sur ce qu’ils ou elles voient. On parle "chemin de fer" pour l’exposition et le fanzine, pas celui des trains comme ça a été mentionné mais bien la suite à donner aux images. L’occasion d’un peu de vocabulaire supplémentaire et d’explications.
Les voilà maintenant par groupes découpant leurs photos imprimées pour tester quelques mises en pages. Il y a plein de bonnes idées, avec des prises de liberté (et c’est tant mieux) intéressantes. Nous modifions au besoin ensemble et validons sur Indesign (un logiciel de mise en page) pour pouvoir les transmettre à Camille, graphiste de Diaphane, qui réalisera le fanzine et l’expo. Quelques titres sont trouvés, M. Chartier poursuivra tout de même ces recherches avec les élèves après les vacances. Je vais aussi leur transmettre le document fait ensemble pour la présentation de leur photo, histoire de continuer à s'inspirer.
Cette classe de bavards et bavardes m'a encore une fois montrée sa sensibilité à travers leurs photographies et leurs choix de présentation. Les téléphones ne sont jamais très loin, les chips et les bonbons non plus. Quelques carnets sont arrivés dans les mains de leur enseignant. Quelques désaccords donc, du jeu et en même temps un projet qui se finalise, ils semblent satisfaits de leurs images. Ça me fait plaisir de voir leurs photographies mises en pages, le tout prend forme et fait sens.
Midi sonne, nous remontons en classe, je leur souhaite de bonnes vacances ; eux me souhaitent une bonne continuation dans mon activité.
J’espère que nous nous reverrons autour de leur exposition.
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le 20.02.2024
Quatrième atelier
Il est 9h10, nous nous rejoignons dans la grande salle du foyer. Trois groupes restent avec Melissa (surveillante et qui suit le projet avec nous depuis le début) et moi pour leurs mises en scène. Les autres vont avec M. Chartier, leur enseignant, pour commencer à poser des mots sur ce qu'ils et elles ont photographié.
Nous débutons de notre côté la réalisation des photos, les élèves sont de plus en plus autonomes : appareil photo à la main, décors, lumières, filtres de couleurs rapidement choisis et récupérés… Des essais se poursuivent avant les photographies finales. La dernière séance a porté ses fruits, chaque équipe est déjà bien avancée.
Il y a des jolies surprises depuis la dernière fois. J’avais repéré un élève qui semblait ne pas du tout avoir envie de s’investir dans le projet. Ce sont des choses qui arrivent. Mais la dernière fois il a eu envie d’aider un autre groupe, testant lui-même la lumière, l’appareil photo, participant au décor également. Aujourd’hui il est bien là, il est créatif, ça fonctionne bien, il ne faut pas trop le montrer tout de même mais je crois bien l’avoir repéré (ne dites rien.)
Les 3 groupes réalisent leurs photos, on a pu faire l'editing (sélection des images finales) et un premier développement (densité, contraste, colorimétrie) avec les 6 équipes de la classe. Pendant ce temps nous avons aussi lancé un nouveau jeu photographique qui leur a plu. Ils veulent garder les photos, je vais les mettre précieusement de côté.
Aujourd'hui entre utopie et dystopie sont nés : une sirène (quelque peu bizarre) , des nageurs, un reflet de tristesse, un paysage désolé, un autre dans les nuages. Vous les rencontrerez lors de l'exposition.
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le 15.02.2024
Troisième atelier
Nous voilà pour la première séance de mise en scène à photographier. Nous allons au foyer, la salle est immense et les 6 groupes auront de la place pour faire des essais. L’ambiance est déjà bonne, les idées sont là, chacun et chacune sait ce qu’il ou elle a à faire. Il y a beaucoup d’autonomie et c’est très motivant. Je ne m’attendais pas à cela.
Les groupes qui ne passent pas aujourd’hui continus à tester. Et je les vois petit à petit intégrer et aider celles et ceux qui font leurs photos finales. J’entends des compliments, de ceux qui rassurent et des idées qui divergent. J’entends aussi l’envie de se mettre derrière l’appareil photo ou de bricoler ici ou là. Toutes les équipes travaillent aussi particuliérement la lumière.
Bref ça match très vite et bien, ils m’ont bluffée.
Des petits moments de jeux sont là aussi, ça fait du bien de sortir de son quotidien et la salle est tellement immense qu’on ne se dérange pas.
A la fin ils n’ont pas attendu qu’on le leur demande, ils ont tout rangé, ils ont aussi aidé, beaucoup, une super équipe. C’était un plaisir de les accompagner dans toute leur créativité et leur spontanéité.
La suite mardi !
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le 14.02.2024
Second atelier
J’arrive en avance, une immense valise à la main, une boite à outils, un sac à dos de photographe (de ceux qui font penser qu’on part en rando pour 3 semaines, mais très pratique pour mettre tout le matériel nécessaire des jeunes photographes en herbe). Edouard, leur enseignant, vient m’aider à transporter tout cela. Quelques regards marquent des interrogations, rassurez-vous je ne viens pas encore m’installer définitivement au lycée, quoique, je reviens déjà demain matin. Nous avons choisi de leur proposer une réflexion entre utopie et dystopie autour de l’eau, avec la contrainte de ne jamais l’utiliser.
Les roses ont poussé sur les tables, des petits mots sont étiquetées... : journée Saint-Valentin au lycée.
Les élèves sont arrivés et découvrent nos propositions. Ils sont attentifs et ont l’air partant pour cette aventure. Après choix des sujets et des rôles respectifs, ils inventent le nom de leurs équipes : « les flowers » (à dire dans un bon anglais), « les filles », « les chats noirs », des initiales et des prénoms. Recherches à l’écrit en premier, recherches avec croquis photographique ensuite, dont mise en place et tests des décors. La grande valise est donc ouverte, et il n’y a déjà plus grand chose dedans : les objets ont trouvé preneuses et preneurs.
Il est temps de faire une pause et de leur donner quelques pistes de fabrications. Parce que, oui, il n’est pas tout à fait évident d’imaginer l’eau sans elle et donc en la fabriquant avec bien d’autres matières. Nous regardons des « making-of » de mises en scène, où je peux concrètement leur expliquer comment j’ai procédé et aussi des « planches d’inspirations » plus directement liées à l’eau. Vient ensuite le temps d’un retour en classe entière pour partager ses interrogations et souhaits. Nous rangeons la salle, plions les fonds, et faisons un point plus général pour la suite. Alerte spoiler ! Pour la prochaine fois ils doivent apporter : sirène, bouées, brassards, voitures, avions, …
Dix minutes avant la sonnerie me permettent de voir qu’ils ont bien saisi la thématique, les sujets respectifs, l’enjeu de l’exposition et du fanzine, et de leurs présentations publiques. Tout cela a l’air de les motiver !
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le 25.01.2024
Premier atelier
Après la présentation du projet nous rentrons rapidement dans le vif du sujet, il semblerait qu’il faut vite passer à l’action. Il n’est pas simple de capter leur attention et le silence ne semble pas avoir sa place.
C’est parti pour une petite heure de mise en scène photographique, il va falloir être imaginatif et créer entièrement les scènes sans les objets correspondant à l’action. Ils sont obligés d’inventer. Je les vois chercher, essayer puis recommencer pour trouver mieux. Ce n’est pas facile mais ils n’hésitent pas à les refaire. Nous pouvons ensuite parler de « l’eau dans tous ses états ». A quoi est-ce que ça les fait penser ? Ces recherches sont un point d’appui pour la suite. On évoque aussi la photographie, l’intelligence artificielle, le point de vue en photographie et le point de vue que nous avons sur ce qui nous entoure. A ce moment-là plusieurs me demandent de regarder leurs photographies, celles sur leurs téléphones. Ils en font beaucoup de leurs animaux, des paysages, des lieux de vie et de sortie. Je remarque qu’ils prennent soin du cadrage et les sélectionnent.
Je leur montre à mon tour des photographies, certaines sont liées à l’idée de l’eau. Le silence est réapparu quelques instant, ils m’ont demandé quel était mon parcours, pourquoi la photographie.
On se retrouve maintenant dans trois semaines pour co-construire le projet et aller étape par étape vers leur exposition et la publication du fanzine.
En partant, plusieurs me proposent de l’aide pour porter le matériel.